Ce blog a été précédemment publié sur le site du PASEC.

Toutes les parties prenantes de l'éducation se soucient de la qualité des systèmes éducatifs en Afrique subsaharienne, notamment dans les pays francophones. De ce fait, le Cadre d’action Éducation 2030 vise à assurer l'accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d'égalité, et à promouvoir les possibilités d'apprentissage tout au long de la vie.

Toutefois, dans la plupart des pays en développement, bien que 91 % des enfants soient scolarisés, 57 millions d'enfants ne le sont toujours pas, et la qualité des résultats d'apprentissage de ceux qui sont scolarisés est souvent médiocre.

Afin de garantir une gestion efficace de ces systèmes, il est indispensable d'insuffler une culture d'évaluation des acquis scolaires et de prendre en compte les résultats de ces évaluations lors de l'élaboration et de la mise en œuvre des politiques éducatives. Par conséquent, les évaluations internationales des acquis scolaires, telles que celles menées par le PASEC (Programme d'analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN), sont d'une importance cruciale dans le cadre des efforts déployés pour améliorer les systèmes éducatifs, en particulier dans les pays d'Afrique subsaharienne.

Le PASEC évalue les compétences des élèves en lecture et en mathématiques au début (2^e/3^e année) et à la fin de l'enseignement primaire (5^e/6^e année), ainsi qu'à la fin de l'éducation de base (collège) à l’aide d’un module qui a été mis en place dans l'évaluation PASEC 2024.

Le programme recueille également des informations contextuelles par le biais d'enquêtes écrites auprès des élèves, du corps enseignant, des directeurs d’école et des parents. Par ailleurs, le PASEC mène une enquête pour évaluer les connaissances des matières et les compétences pédagogiques des enseignants du primaire.

Un outil précieux pour améliorer l'éducation en Afrique

Les évaluations menées par le PASEC permettent de mesurer et de comparer la qualité de l'apprentissage dans des pays issus de différentes régions du monde. Elles fournissent une mesure standardisée et objective des performances scolaires, et permettent ainsi d’établir des comparaisons entre les régions et dans le temps.

En évaluant les connaissances et les compétences des élèves en lecture et en mathématiques, le PASEC fournit des données essentielles qui permettent d’orienter les politiques et de mettre en œuvre les réformes nécessaires dans le secteur de l’éducation.

Mesurer les principaux fondements des compétences de bases (par exemple, la conscience phonémique, la compréhension, le vocabulaire et la maîtrise de la lecture) permet d'identifier la nécessité d’une intervention précoce, d'orienter les politiques d’éducation ciblées et de remédier aux causes profondes des lacunes du système éducatif.

Une approche contextualisée, élaborée en collaboration avec les pays participants

S'il est reconnu que les évaluations internationales des acquis scolaires favorisent la transparence, la responsabilité des parties prenantes, le développement d'une culture axée sur l'amélioration constante et la collaboration entre les pays, celles-ci doivent également refléter la réalité des systèmes qui sont évalués.

En effet, pour pouvoir combler le déficit en matière de données factuelles et promouvoir l'équité dans l’éducation, il est essentiel de disposer d'un outil qui respecte les normes scientifiques internationales tout en étant adapté aux pays évalués d’un point de vue culturel et linguistique, afin de mettre en évidence les disparités entre les pays en matière de résultats d'apprentissage.

Ces informations peuvent encourager la collaboration internationale et soutenir les initiatives destinées à améliorer l'accès à l’éducation et la qualité de l’enseignement dans le monde. Par ailleurs, ces évaluations permettent aux pays de partager les meilleures pratiques et les méthodes pédagogiques innovantes, et encouragent ainsi la collaboration, en particulier entre les pays concernés, pour améliorer la qualité de l’éducation.

Comprendre les paramètres de coûts

Il est certain que l’élaboration et la mise en œuvre d’une évaluation qui tient ses promesses représentent un investissement.

Toutes les évaluations internationales ont des paramètres de coûts qui dépendent non seulement de la réalité des pays évalués, mais aussi de paramètres internationaux.

Le coût des évaluations internationales telles que le PASEC comprend :

1. Les frais internationaux partagés entre tous les pays participants ; et
2. Les frais nationaux associés à la mise en œuvre de l'évaluation sur le terrain (ces coûts peuvent considérablement varier d'un pays à l'autre).

Parmi les principaux éléments qui déterminent le coût total figurent :

Principaux éléments du coût d'une évaluation internationale

Ces coûts varient considérablement en fonction de plusieurs facteurs, tels que :

• Le type d'échantillonnage, la taille des échantillons requis pour effectuer les analyses aux niveaux national et international (y compris les éléments à prendre en compte pour la déségrégation) ;
• le coût de l'expertise internationale, les indemnités pour la collecte des données (dont les prestations sociales et les indemnités journalières pour les administrateurs) ;
• Le nombre et la longueur des versions linguistiques des instruments d'évaluation, ainsi que le niveau d'analyse et de diffusion (aux niveaux international et national).

Grâce aux économies d'échelle, plus le nombre de pays impliqués dans une évaluation est élevé, plus le coût international et, par conséquent, le coût total, sont faibles.

Évolution de la répartition des coûts entre le PASEC 2019 et le PASEC 2024, incluant les objectifs du PASEC

Une valeur ajoutée pour effectuer le suivi de l'objectif de développement durable N°4

Pour atteindre l'objectif de développement durable N°4 (ODD 4), les pays doivent continuer à mesurer les performances des élèves à l’aide des évaluations PASEC afin de pouvoir évaluer les progrès réalisés d'ici 2030.

L'évaluation PASEC 2024 permettra de réaliser les progrès suivants :

• Une plus grande rigueur scientifique grâce à des échantillons plus importants et plus représentatifs ;
• Un champ d'évaluation plus large avec de nouvelles cibles, telles que les élèves des collèges, les parents, ainsi que les enseignants et les directeurs des collèges ;
• Une couverture territoriale plus large avec de nouveaux pays issus de la région d’Afrique et de nouvelles zones linguistiques ; et
• La collecte de nouvelles données relatives au bien-être, à la sécurité alimentaire, à l'insécurité, à la violence en milieu scolaire et à la cohésion sociale.

Par conséquent, le coût relatif de l'évaluation PASEC a diminué d'environ 23 % par personne interrogée entre 2019 et 2024. Par ailleurs, il convient de noter que le coût du PASEC comprend la collecte de données menée auprès de quatre groupes principaux (les élèves de 2^e/3^e année, les élèves de 5^e/6^e année, les élèves de 9^e/10^e année et les enseignants du primaire), en plus des enquêtes menées auprès des directeurs d'école, des enseignants des collèges et des parents.

Ainsi, le PASEC semble être la seule enquête internationale qui couvre un éventail de personnes aussi large, par rapport à des enquêtes telles que PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) qui ne concerne que les élèves âgés de 15 ans ; SEA-PLM (Système d’évaluation de l'apprentissage primaire en Asie du Sud-Est) qui ne concerne que les élèves de 6^e année ; TIMSS (Étude internationale sur les tendances de l'enseignement des sciences et des mathématiques) qui ne concerne que les élèves de 4^e ou 8^e année ; PIRLS (Programme international de recherche en lecture scolaire) qui ne concerne que les élèves de 4^e année ; ainsi que LLECE (Laboratoire latino-américain de l'UNESCO pour l'évaluation de la qualité de l'éducation) qui concerne les élèves de 3^e et 6^e année.

Il convient également de noter que :

1. Les coûts nationaux représentent la majorité des coûts ;
2. La CONFEMEN (Conférence des ministres de l’Éducation des États et Gouvernements de la francophonie) communique ces coûts de manière transparente, ce qui ne semble pas être le cas pour les autres évaluations internationales/régionales ; et
3. Les coûts nationaux dépendent en grande partie non seulement des choix réalisés par les pays mais aussi du coût unitaire de certains paramètres clés du budget de l'évaluation.

La valeur ajoutée d'une évaluation des acquis scolaires telle que le PASEC est indéniable. Le coût engagé reste très faible par rapport aux budgets globaux des ministères de l'Éducation nationale et par rapport au coût encouru par les examens de certification nationaux.

La CONFEMEN propose de réaliser la prochaine évaluation du PASEC en 2028, afin de fournir aux États et aux gouvernements les données nécessaires pour effectuer le suivi de l'ODD 4 et évaluer les progrès réalisés d'ici 2030. Les premiers résultats de l'évaluation PASEC 2028 permettront aux États de se projeter au-delà de 2030.

Les partenaires techniques et financiers, ainsi que les pays, sont invités à collaborer avec la CONFEMEN pour mettre au point cette évaluation.