« Une journée avec un/e jeune leader » est une nouvelle série de blogs à paraître une fois par mois sur le blog Éducation pour tous du GPE. Son but est de donner un aperçu des activités de plaidoyer et du travail abattu par les jeunes leaders du GPE. Ce mois-ci, nous commençons par Eliza Chikoti, jeune leader du GPE au Malawi.

Lundi 25 mars 2024

En ce lundi matin ensoleillé, je me lève tôt pour pouvoir réaliser quelques tâches ménagères avant de me préparer pour aller au travail. En mes qualités d'employée de l’ONG CAMFED, membre du réseau des anciens de la CAMFED (CAMA), jeune leader du GPE et responsable d’un groupe de jeunes dans mon église, j'ai un emploi du temps bien chargé aujourd'hui.

Pour moi, la meilleure solution est d’établir une liste de tâches à accomplir avec des échéances bien précises pour éviter de passer à côté de certaines choses.

Dès mon arrivée au bureau de la CAMFED, je commence ma première activité habituelle du lundi matin, c’est-à-dire rédiger un rapport hebdomadaire, puis participer à une réunion virtuelle avec les membres des anciens de la CAMFED qui ont un emploi.

Aujourd'hui, notre discussion porte sur les préparatifs de nos activités philanthropiques du deuxième trimestre, prévues pour le mois de juin de cette année.

Parmi les activités à venir, figurent notre plaidoyer en faveur de l'éducation dans les communautés où nous travaillons, des séances de modélisation de rôles et l’apport d'un soutien financier destiné aux enfants vulnérables. Nous discutons également des stratégies de collecte de fonds et fixons les dates et les lieux de nos activités.

Après la réunion avec mes consœurs du réseau des anciens de la CAMFED, je me prépare pour un audit dans l'un des districts ruraux du Malawi où je suis basée, à savoir le district de Machinga. Mon travail avec la CAMFED consiste à promouvoir l'éducation des filles en octroyant des bourses d’études et un soutien social aux filles vulnérables issues des régions rurales, ainsi qu’à autonomiser les jeunes femmes pour qu'elles puissent devenir indépendantes financièrement.

Ruth est une jeune fille que j'ai aidée et dont je suis fière. Je l'ai rencontrée pour la première fois dans son ancienne école d’enseignement secondaire, en 2021, lorsque je suis allée fournir une prestation.

À la suite de mon intervention, j'ai remarqué qu'elle voulait me parler. J'ai créé un espace pour qu'elle puisse le faire, et elle m'a fait part des difficultés scolaires qu'elle rencontrait en raison de ses problèmes familiaux (son père étant malade, elle vivait dans un état d’extrême pauvreté à la maison).

Heureusement, elle se trouvait dans un internat où la CAMFED subvenait à la quasi-totalité de ses besoins à l’école, mais sur le plan psychologique, elle était toujours affectée par ses problèmes familiaux, même si elle était loin de chez elle. Je l'ai encouragée et je l'ai mise en relation avec une enseignante tutrice dans son école pour la suivre et l'encourager davantage afin qu'elle puisse progresser malgré ces difficultés personnelles.

Chaque fois que je me suis rendue à l'école de Ruth, j'ai fait le point sur ses progrès, en utilisant mes propres exemples et expériences pour l'aider à surmonter cette épreuve. Sa tutrice a également fait de son mieux et Ruth a commencé à avoir de bonnes notes. Elle a obtenu de bons résultats aux examens du MSCE (Malawi School Certificate of Education), les examens nationaux finaux de l'enseignement secondaire au Malawi, et je l'ai aidée à s'inscrire dans l'enseignement supérieur et à suivre un programme de transition.

Ruth a reçu une bourse de transition d'entreprise qu'elle a utilisée pour subvenir aux besoins de sa famille, ce qui l'a beaucoup soulagée. Bien qu'elle ait continué à lutter contre une faible estime de soi, j'ai continué à l'encourager.

Pendant cette période, j'ai également suivi les activités de Ruth et je l'ai mise en contact avec des mentors dans le monde des affaires qui l'ont soutenue tout au long de son parcours professionnel.

Finalement, elle a été sélectionnée pour poursuivre sa licence en animation à l'United States International University-Africa, à Nairobi, au Kenya, où elle étudie actuellement. Je suis fière d'avoir eu l'occasion de la soutenir et qu'elle m'ait considérée comme un modèle.

L'après-midi, j'assiste à la réunion mensuelle des jeunes leaders du GPE. Les réunions mensuelles, qui rassemblent les jeunes leaders du GPE du monde entier et les fonctionnaires du GPE, nous permettent de recevoir des formations enrichissantes sur des sujets allant du plaidoyer auprès des représentants du gouvernement à l'activisme sur les réseaux sociaux, et de partager nos expériences et nos actualités sur le travail que nous accomplissons dans nos organisations et nos pays respectifs.

Il est désormais beaucoup plus facile pour moi de participer aux réunions virtuelles que par le passé. Je me suis surtout habituée à ce type de réunion après la pandémie de COVID-19, lorsque j'étais régulièrement en contact avec de nombreuses personnes en ligne, et cette exposition et les compétences que j'ai acquises à ce moment-là me permettent désormais de participer facilement à ce genre de réunions virtuelles.

Aujourd'hui, nous sommes formés aux meilleures pratiques en matière de plaidoyer afin de garantir que notre travail soit fructueux. Après la formation, les jeunes leaders partagent leurs points de vue, en appliquant nos acquis aux contextes de nos pays respectifs. L'ensemble de la formation a été très enrichissant et révélateur, comme toutes les autres formations d'ailleurs.

Ce que je trouve particulièrement utile, c'est la structure de la réunion elle-même, qui associe différentes stratégies d'animation, notamment le travail de groupe, une séance de questions-réponses et des salles de discussion en petits groupes qui permettent à la séance de rester interactive malgré son caractère virtuel.

Nous terminons par des séances de discussion en petits groupes pour apprendre à mieux se connaître et tisser des liens avec la nouvelle cohorte de jeunes leaders du GPE issus du monde entier. C'est formidable de pouvoir partager des expériences et des informations avec eux.

Je me rends ensuite dans l'une des écoles partenaires de la CAMFED, l'école d’enseignement secondaire de Machinga, qui se trouve à environ 4 km de mon bureau, pour effectuer une visite de contrôle. Dans cette école, nos interventions ont généralement lieu après les heures de cours, conformément à la politique de l'école. Je m'y suis donc rendue à 15h45, après la réunion des jeunes leaders du GPE.

Il est facile d'organiser cette visite car il s'agit de l’une de nos écoles partenaires où nous effectuons un grand nombre d'interventions. Pour ce faire, il me suffit de prendre contact avec le directeur de l'école et l'enseignant tuteur qui nous accompagne lors de nos interventions.

La visite me permet de discuter avec les bénéficiaires du programme de la CAMFED et de suivre leur progression tout au long de leur scolarité. Je les encourage à travailler dur à l'école, à se fixer des objectifs et à s'efforcer de les atteindre chaque jour.

Je termine cette longue journée en participant à une séance de prière pour les jeunes dans mon église. La planification et la gestion du temps (ma liste de tâches à accomplir !) constituent les deux éléments clés qui m'ont permis de réaliser toutes les activités prévues aujourd'hui.

Dans l'ensemble, je pense que ma journée a été fructueuse et qu’elle a eu un impact sur moi-même et sur les autres jeunes.