Une enseignante renforce la confiance de ses jeunes élèves en Sierra Leone
01 mai 2024 par Issa Davies, UNICEF Sierra Leone |
Lecture : 4 minutes

Découvrez comment le GPE coopère avec le ministère de l’Éducation de la Sierra Leone et ses partenaires afin d’accroître l’accès à l’enseignement préscolaire et en améliorer la qualité.

Cet article a été initialement publié sur le site Web de l’UNICEF (en anglais).

Freetown – Evette Regnant est assise sur des tapis soigneusement alignés sur le sol d’un centre d’éducation de la petite enfance (EPE) nouvellement construit à Taiama, dans le Sud de la Sierra Leone, et qui compte deux salles de classe. Elle est entourée de joyeux élèves du préscolaire chantant : « Il faut toujours se laver les mains avec du savon avant de manger et après être allé aux toilettes »

Evette est enseignante en EPE depuis plus de deux ans. Elle enseigne les compétences élémentaires et s’occupe d’enfants âgés de deux à cinq ans au centre d’EPE de l’école primaire catholique de Taiama.

« Je suis éducatrice et j’ai suivi une formation en EPE. J’enseigne à mes élèves l’alphabet, le calcul et les sons, ainsi que des comptines et des poèmes. On chante et on danse pour améliorer leur développement cognitif et socio-émotionnel », rapporte Evette tout en dansant avec les enfants dans sa nouvelle salle de classe.

En Sierra Leone, les établissements préscolaires qui préparent les enfants à l’école sont plutôt rares. Seuls 25 % des 3-5 ans sont scolarisés dans le préscolaire. Cela veut dire que 75 % des enfants passent à côté d’occasions cruciales qui pourraient façonner leur développement cognitif, socio-émotionnel et physique ainsi que leur future réussite.

Dans le système public, il n’y a que 1 262 établissements préscolaires contre 6 701 écoles primaires. La plupart des 3-5 ans restent à la maison ou accompagnent leurs parents au travail, car ils n’ont souvent ni les moyens de payer les frais de scolarité ni le coût de l’uniforme, des repas et des fournitures scolaires de base.

De plus, le pays connaît une pénurie d’enseignants formés et qualifiés en EPE, ce qui limite sa capacité à gérer efficacement l'éducation préscolaire et à bien préparer les enfants à opérer la transition vers le primaire.

Evette Regnant, éducatrice à l’école préscolaire RC à Taiama, s’assoit avec les enfants sur des tapis soigneusement posés au sol pour une séance d'apprentissage, dans leur salle de classe nouvellement construite. Sierra Leone. Crédit : unicefsierraleone/2023/Tucker
Evette Regnant, éducatrice à l’école préscolaire RC à Taiama, s’assoit avec les enfants sur des tapis soigneusement posés au sol pour une séance d'apprentissage, dans leur salle de classe nouvellement construite. Sierra Leone.
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unicefsierraleone/2023/Tucker

Pour remédier à la situation et accroître l’accès à l’éducation préscolaire, l’UNICEF a décidé de soutenir le renforcement des capacités, avec le soutien du Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) et de l’Open Society Initiative for West Africa (OSIWA) et en collaboration avec le ministère de l’Éducation. Notamment, entre 2020 et 2023, 564 enseignants du préscolaire (dont 68 % de femmes) ont bénéficié d’un coaching et d’une formation sur l’apprentissage basé sur le jeu.

Cette formation a considérablement accru le nombre d’enseignants formés en EPE dans le pays.

Grâce au partenariat avec le GPE, 59 centres d’EPE ont été construits, au total, dans les cinq districts de Bombali, Kambia, Moyamba, Kerene et Pujehun, au profit de 4 740 enfants âgés de 3 à 5 ans (dont 52 % sont des filles).

Evette rapporte : « À la formation sur l’EPE, j’ai appris comment bien m’occuper des enfants et leur faire apprendre par le jeu. J’ai changé d’état d’esprit. Avant, j’enseignais aux tout-petits comme aux plus grands, en me concentrant surtout sur la rigueur et la discipline. Mais à leur âge, il faut mettre l’accent sur le jeu et l’éveil par la curiosité. J’ai revu mon approche. »

La formation a provoqué un changement radical chez Evette. Elle trouve passionnant de chercher à stimuler l’intérêt des enfants dans le cadre de son enseignement et de ses interactions avec eux.

« Parfois, j’imite les tout-petits pour susciter leur intérêt et leur donner envie de participer, car c’est leur première fois à l’école. Les concepts sont tout nouveaux pour eux, donc je force un peu le trait », ajoute-t-elle en riant.

« Chanter et danser les rend heureux, donc j’intègre ces activités à mes méthodes pour capter leur attention et les inciter à participer. »

Les enfants participent activement à une séance d’apprentissage dans le centre d’EPE nouvellement construit à Taiama, en Sierra Leone. Crédit : unicefsierraleone/2023/Tucker
Les enfants participent activement à une séance d’apprentissage dans le centre d’EPE nouvellement construit à Taiama, en Sierra Leone.
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unicefsierraleone/2023/Tucker

Evette souligne également l’effort et le soutien indispensable des parents qui emmènent toujours leur enfant au centre d’EPE, lui préparent un repas et viennent le chercher en fin de journée.

« Le centre d’EPE est en train de changer les attitudes et les comportements des gens, dans la communauté, à l’égard de l’éducation préscolaire. Ils voient désormais cela comme une préparation à l’apprentissage au niveau de l’école primaire », conclut Evette tout en accompagnant un groupe d’enfants vers leurs parents qui sont venus les chercher à la fin de la journée d’école.

Le partenariat du GPE, prolongé jusqu’en 2027, renforcera la préparation à la scolarité en permettant à plus de 306 000 enfants de bénéficier de matériel d’apprentissage adapté à leur développement.

De plus, 10 000 enseignants du préscolaire et 1 000 éducateurs et enseignants stagiaires auront la possibilité de suivre une formation sur l’éducation de la petite enfance. Le paysage du préscolaire en Sierra Leone est sur le point de changer pour le meilleur.

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