République centrafricaine : des cours de rattrapage permettent de maintenir les élèves à l'école
Points clés
- En République centrafricaine, 39 % des élèves abandonnent l'école primaire.
- Le programme de rattrapage financé par le GPE maintient les enfants à l'école en fournissant un enseignement supplémentaire aux élèves peu performants risquant d'abandonner leurs études afin de renforcer leurs compétences en lecture et en mathématiques.
- Ce programme se déroule pendant les vacances scolaires et 99 000 élèves dans 480 écoles primaires publiques en auront bénéficié d'ici 2025.
Cet article a été rédigé en collaboration avec la Banque mondiale.
Ce sont les vacances d'été en République centrafricaine, mais Naomi Bakeré, une élève de 16 ans de l'école Boyali 2, travaille dur pour rattraper son retard en lecture et en mathématiques. Elle vit dans le village de Boyali, situé à 50 kilomètres de la capitale, Bangui.
Naomi fait partie des 99 000 élèves qui bénéficient de cours supplémentaires dans le cadre d'un programme de remédiation, qui identifie les élèves risquant de décrocher et renforce leurs compétences de base en lecture et en mathématiques pour les aider à rester à l'école.
Le professeur de Naomi a remarqué que ses compétences en lecture et en écriture étaient limitées et lui a recommandé de suivre des cours de soutien scolaire pour rattraper le niveau de ses camarades.
L'éducation dans un contexte fragile
La République centrafricaine est l'un des pays les plus pauvres et les plus fragiles du monde. Affectée par de multiples crises politiques, économiques et sécuritaires au cours de la dernière décennie, la capacité du gouvernement à fournir des services d'enseignement s'est affaiblie dans la plupart des régions du pays.
Un financement du GPE de 31,6 millions de dollars, mis en œuvre par la Banque mondiale, aide le ministère de l'éducation nationale à améliorer l'accès à un enseignement de qualité, en mettant l'accent sur les enfants vivant dans des préfectures défavorisées sur le plan scolaire.
La mauvaise qualité de l'enseignement en République centrafricaine a entraîné des taux élevés d'abandon scolaire : 47 % pour les filles et 31 % pour les garçons à l'école primaire. Le gouvernement a pour objectif d'empêcher ce nombre d'augmenter, en partie en identifiant les élèves moins performants et en leur offrant des cours supplémentaires de lecture, d'écriture et de calcul.
Soutenir les élèves qui risquent d'abandonner l'école
Le programme de remédiation financé par le GPE en République centrafricaine développe à grande échelle un programme élaboré et piloté par la Banque mondiale en 2020. Les cours se déroulent pendant les vacances scolaires et 99 000 élèves de 480 écoles primaires publiques en bénéficieront d'ici 2025.
En avril 2023, pendant les vacances du deuxième trimestre, plus de 21 800 élèves ont participé au programme, dépassant l'objectif de 15 000 élèves. En août 2023, environ 46 800 élèves ont participé au programme, et d'autres y participeront en décembre.
Les cours de soutien scolaire sont dispensés par des enseignants qualifiés qui reçoivent une formation sur la manière d'aider les élèves en difficulté à renforcer leurs compétences en lecture, en écriture et en mathématiques.
Outre le contenu disciplinaire, la formation met l'accent sur des méthodes d'apprentissage accéléré. Les enseignants formés reçoivent un complément de salaire pour dispenser le programme pendant les vacances scolaires, et des comités de gestion au niveau de l'école supervisent le programme.
Fin octobre 2023, 801 enseignants avaient été formés pour dispenser le programme de remédiation, ainsi que 194 directeurs d'école et 43 chefs de districts scolaires et inspecteurs scolaires.
Renforcer le système éducatif
Outre les cours de remédiation, les efforts visant à améliorer la qualité de l'enseignement comprennent l'introduction du Sango comme langue d'enseignement dans les petites classes, en remplacement du français.
Le Sango et le français sont les langues officielles de la République centrafricaine. La stratégie actuelle du gouvernement est de privilégier le Sango comme langue la plus susceptible d'unir les Centrafricains et de contribuer au renforcement de la cohésion sociale, car elle est le seul point commun entre certaines communautés.
Le financement du GPE soutient le développement de nouveaux supports d'enseignement et d'apprentissage en Sango, ainsi que le développement du Sango comme langue d'enseignement dans deux préfectures, entre autres activités.
Le programme soutenu par le GPE contribue également à remédier à la grave pénurie d'enseignants qualifiés et aux ratios élèves-enseignants très élevés en augmentant la capacité des centres de formation professionnelle des enseignants.
Les leçons scriptées renforcent les connaissances des enseignants et leurs compétences pédagogiques pour l’enseignement de la lecture et du calcul ; et les guides d'observation en classe renforcent le rôle des directeurs et directrices d'école.
Pour améliorer l'accès à l'enseignement, la République centrafricaine développe les infrastructures scolaires, notamment dans les préfectures défavorisées dans ce domaine.
Le GPE finance la construction de 400 salles de classe et la réhabilitation de 400 salles de classe du primaire, ainsi que la construction d'une salle de classe préscolaire dans certaines écoles. Au niveau du secondaire, le programme finance la construction de 8 nouveaux établissements et de 160 salles de classe, ainsi que la réhabilitation de 40 salles de classe.
Grâce à l'engagement du gouvernement en faveur de l'enseignement comme levier essentiel du redressement et du développement économique du pays, davantage d'enfants en République centrafricaine ont la possibilité d'apprendre et de rester scolarisé.