La pandémie de la COVID-19 est loin d’être derrière nous, de nombreux pays continuent de mettre en œuvre des initiatives pour limiter son impact sur l’apprentissage des élèves.

Le financement accéléré pour la COVID-19 à hauteur de 7 millions de dollars US octroyé à la Guinée par le Partenariat mondial pour l'éducation (GPE) en juin 2020 a permis de mettre en œuvre des activités assurant la continuité des apprentissages pendant la période de confinement et la réouverture des écoles en toute sécurité.

Poursuivre l’apprentissage en dépit de la crise sanitaire

En Guinée, le système d’enseignement basé uniquement sur le présentiel a montré ses limites pendant la fermeture des écoles. Une infime partie des enfants vivant en milieux urbains ont pu accéder à des ressources d’apprentissage en ligne. Pour assurer la continuité de l'apprentissage en cas de fermeture des classes, le gouvernement guinéen a lancé l'initiative Learning passport.

Cette plateforme a pour but de favoriser l’accès à l'éducation à des millions d’enfants faisant face à des obstacles en raison de la pauvreté, de la discrimination, des conflits, des catastrophes climatiques ou épidémiques comme la COVID-19. Elle assure la continuité de l’apprentissage en cas de fermeture des écoles, en raison de crises comme la COVID-19 et demeurera une ressource d’apprentissage en ligne même après la fin de la pandémie.

Du matériel et des équipements informatiques ont également été remis au ministère de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation (MEPU-A) pour soutenir ses efforts à collecter les données statistiques et assurer la continuité de l’apprentissage en temps de crise.

Il est également prévu de distribuer des tablettes et accessoires informatiques aux élèves vulnérables des zones rurales défavorisées ainsi qu’à leurs enseignants afin de leur permettre d’accéder aux contenus d’apprentissage en ligne.

Des infrastructures réhabilitées qui stimulent la fréquentation scolaire

La qualité des infrastructures scolaires influence les performances des élèves. Ainsi, pour assurer la fonctionnalité du cadre d’apprentissage et garantir aux élèves une bonne expérience du temps passé dans les salles de classe, le programme soutenu par le financement du GPE, a initié la réhabilitation de 35 établissements scolaires soit 20 Centres d'Encadrement Communautaire-CEC-, 10 écoles primaires et 5 collèges. A cette réhabilitation s’ajoute la construction de 57 forages et la réparation de 45 points d'eau.

Le suivi et le contrôle qualité des travaux de rénovation ont été assurés par des superviseurs travaillant en collaboration avec les services régionaux liès aux infrastructures et équipements scolaires.

Cependant, de nouveaux bâtiments ne suffisent pas toujours pour motiver les enfants à apprendre.

Des cantines scolaires pour soutenir l’apprentissage des élèves

L’alimentation scolaire est une étape cruciale. Comme le souligne le Programme alimentaire mondial (PAM) dans son rapport sur La situation de l’alimentation scolaire dans le monde en 2020 : « Des études rigoureuses et des examens systématiques ont montré que la distribution de repas scolaires pouvait améliorer l’éducation des enfants, ainsi que leur santé physique et psychosociale. »

C’est l’une des raisons pour lesquelles le programme financé par le GPE a accordé une place de choix à l’appui aux cantines scolaires incitant ainsi les enfants à reprendre le chemin de l’école, et favorisant l'apprentissage dans de bonnes conditions.

Entre janvier et juillet 2021, 49 369 élèves ont bénéficié de repas quotidiens dans 300 cantines scolaires sous la gestion directe du MEPU-A.

Selon l'UNICEF, chaque école dotée d’une cantine scolaire a bénéficié de 9 à 15 sacs de riz, d’un bidon de vingt litres d’huile d’arachide, d’un demi-sac de sel et d’un sac de patates chaque trimestre :

« Un repas quotidien à l'école peut signifier non seulement une meilleure nutrition et une meilleure santé, mais aussi un meilleur accès à l'éducation et de meilleurs résultats scolaires. Il constitue également une forte incitation à envoyer régulièrement les enfants à l'école, car cette cantine scolaire nous aide également à mettre la main sur les enfants qui ont déjà abandonné l’école », précise Aboubacar Camara, Directeur de l’école primaire de Bonfet, bénéficiaire du projet.

Pour renforcer l’implication des communautés locales dans la mise en œuvre du programme, les denrées livrées dans les écoles ont été achetées auprès de producteurs locaux. Une approche qui permet notamment d’améliorer les recettes des agriculteurs, d’encourager la production et soutenir l’économie locale tout en réduisant les coûts de transport et de manutention.

Améliorer la collecte des données pour un meilleur suivi des activités scolaires

Pour garantir une collecte de données fiables et assurer le suivi des activités du projet, les partenaires de mise en œuvre ont développé une application informatique spécifique. Tous les cadres impliqués dans le processus de recensement scolaire ont été formés à son utilisation et les données sur l’approvisionnement et le fonctionnement des cantines scolaires ont pu être collectées sur le terrain.

La production d'outils de suivi adaptés, dont cette application, a ainsi permis d'obtenir des données fiables sur l’évolution des activités du projet.

Une synergie d’actions des partenaires pour garantir de meilleurs résultats

Bien que le confinement de la ville de Conakry, principale source d'approvisionnement des autres régions, ait ralenti certains services, le leadership du MEPU-A et la collaboration entre les partenaires, notamment le partage d'informations et la complémentarité des interventions, ont permis le bon déroulement du programme.

La tenue régulière de réunions d'échanges entre le MEPU-A, l'UNICEF et les autres partenaires sur le déroulement des activités a permis de mesurer les progrès, examiner les contraintes et proposer des solutions pour la bonne continuité de celles-ci.

Un suivi rapproché a également été fait à travers les structures déconcentrées du ministère de l’Éducation, dont les Inspections régionales, les Directions préfectorales, les Directions scolaires, notamment auprès des Directeurs d'écoles et des chefs d'établissements du secondaire, à travers l’organisation de missions régulières de suivi et de supervision.

L’administration systématique de tests COVID-19 aux élèves, aux enseignants et au personnel administratif dans les écoles des zones les plus à risque, et l’organisation de sessions de formation en ligne des cadres des services déconcentrés et décentralisés en appui psychosocial, ont également été essentiels au succès de la mise en œuvre de ces activités.

Toutes ces activités ont permis d’assurer la rentrée scolaire (le 1^er Novembre 2021) dans de bonnes conditions et stimuler les inscriptions. Fin novembre 2021, plus de 2,88 millions d'élèves du primaire et du secondaire étaient inscrits pour l'année scolaire 2021/2022, un nombre très proche de l'objectif de 2,89 millions d'élèves.

La mise en œuvre avec succès de ce programme démontre qu’un cadre d’apprentissage agréable, des programmes d’alimentation scolaire et une bonne santé favorisent l’apprentissage des enfants et contribuent à renforcer la qualité de l’éducation.

Ce blog a été rédigé en collaboration avec le bureau de l’UNICEF en Guinée.